La dernière année du quinquennat du président de la baisse du pouvoir d’achat commence comme les précédentes, en pire. Non seulement les hausses de prix s’accumulent mais M. Sarkozy vient d’annoncer que cela allait continuer. La hausse prévue de la TVA viendra encore amputer le pouvoir d’achat des Français.
Les effets des mesures d’austérité décidées dans la loi de finances pour 2012 se font lourdement ressentir. L’augmentation de la taxe sur les mutuelles a provoqué une hausse moyenne des tarifs de 4,7% pour 2012, fragilisant davantage l’accès aux soins, et cela d’autant plus que le plafond de revenus ouvrant droit à une aide pour souscrire un contrat d’assurance complémentaire augmente de 816 à 874 euros.
Malgré une augmentation des tarifs du gaz de 25% depuis avril 2010 et l’engagement solennel du gouvernement devant le Parlement d’empêcher toute hausse cet hiver, les prix du gaz ont encore augmenté de 4,4% pour 10 millions de foyers.
L’augmentation du taux réduit de TVA de 5,5% à 7% touche de nombreux domaines et se traduit déjà ou va se traduire par un relèvement des tarifs – logement social, livres, spectacles, assainissement, tri et traitement des déchets ménagers, transports, notamment à la SNCF (3,2% de hausse en moyenne dès le 1er janvier 2012).
Les effets de ces hausses de prix sur le pouvoir d’achat des Français vont être renforcés par le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu, qui concrètement sera synonyme d’augmentation des impôts pour tous, alors que c’est aussi au 1er janvier qu’entre en vigueur l’allègement de l’impôt sur la fortune et que rien n’a été fait pour remettre en cause les niches fiscales.
Non seulement ce début d’année 2012 sera donc très difficile et injuste pour les Français, qui vont voir leur pouvoir d’achat fortement amputé, mais en plus, il sera dangereux pour l’économie française, dont la consommation représente le principal moteur. En pleine rechute, cette politique est irresponsable.
Et l’augmentation de la TVA annoncée par le Président de la République sera un nouveau coup dur. C’est une véritable erreur de politique économique, car la consommation va être davantage pénalisée. C’est une mesure injuste, car les plus modestes – ceux qui consacrent la part la plus importante de leurs revenus à la consommation – en paieront proportionnellement la part la plus grande. La baisse des cotisations sociales annoncée en contrepartie est un alibi. Une partie de cette baisse ira directement grossir les profits des entreprises et les dividendes des actionnaires. Le Parti socialiste demande l’abandon de ce projet dangereux.
Ce n’est pas le léger différentiel créé avec les produits importés qui suffira à redresser la compétitivité de notre pays. Celle-ci a besoin non pas de mesures injustes et inefficaces imposées dans l’urgence, mais d’une véritable politique industrielle et de soutien aux PME. C’est la raisons pour laquelle François Hollande placera au cœur de son action le redressement productif, avec notamment la création d’une Banque publique d’investissement et d’un livret industrie.
Il faudrait, au contraire, faire du pouvoir d’achat une priorité dès 2012 avec une réforme fiscale qui rétablirait la justice et l’efficacité et avec des mesures qui permettraient de desserrer l’étau autour des classes moyennes et populaires (tarification progressive pour les consommations essentielles d’énergie et d’eau, encadrement des loyers dans les zones tendues).