Un élu citoyen

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Quelles retraites pour demain ?

« En France, la retraite tend à n’être plus considérée comme un nouvel âge de la vie libéré du travail, mais comme une entrée en précarité. Avec une constance et une pugnacité exemplaires, la droite et le MEDEF mettent en scène cette dramatisation qui engendre chez les salariés, notamment chez les plus jeunes, un manque de confiance grandissant envers notre système de retraite par répartition. Un système auquel les mêmes salariés se déclarent pourtant fortement attachés, comme d’ailleurs à toutes les autres formes de solidarité (…) Seule une véritable volonté politique qui ose lever le tabou de la répartition des richesses peut prétendre pérenniser le système par répartition. Le débat sur les retraites est un débat entre deux modèles de société. Celui de la droite et du Medef face à celui du camp du progrès. La gauche ne doit jamais l’oublier. » (extrait de la préface de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli)

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Tous mobilisés pour défendre les retraites

Malgré le vote, hier, à l’Assemblée Nationale, de la loi réformant notre système de retraites, les Socialistes du Rhône, rejoins par Ségolène Royal, étaient à nouveau extrêmement nombreux dans les rues de Lyon, pour rappeler leur profond désaccord quant à cette réforme inique.

Au Parlement, malgré l’opposition constructive des élus parlementaires de l’opposition, nous n’avons malheureusement pas réussi à contraindre le Gouvernement et la majorité UMP à prendre en compte le mouvement social d’ampleur qui s’est développé dans le pays.

Nos arguments ne manquaient pourtant pas de pertinence pour maintenir les bornes d’âge à 60 et 65 ans, pour trouver des ressources pérennes de financement du système par répartition ou pour prendre en compte la pénibilité du travail.

Après le coup de force des explications de vote scandaleusement interrompues par le Président de l’Assemblée Nationale le 15 septembre dernier, le débat parlementaire sur la réforme des retraites a été, à nouveau, dénaturé, avec la décision du Gouvernement de recourir au vote bloqué au Sénat afin d’accélérer encore l’examen du projet de loi.

Ce texte, censé être “le plus important du quinquennat” aura donc été bâclé, sans concertation préalable avec les syndicats et avec un processus parlementaire entaché de précipitations et de coups de force. La Commission Mixte Paritaire a procédé aux derniers ajustements du texte, lundi 26 octobre. L’occasion pour les Députés et Sénateurs de l’opposition de faire, à nouveau, entendre la colère des Français et les défauts de cette réforme injuste et inefficace.

Retraites : vote bloqué au Sénat, un nouveau déni de démocratie avant la CMP du 26 octobre

Après le coup de force des explications de vote scandaleusement interrompues par le Président de l’Assemblée Nationale le 15 septembre dernier, le débat parlementaire sur la réforme des retraites est, à nouveau, dénaturé avec la décision du Gouvernement de recourir au vote bloqué au Sénat afin d’accélérer encore l’examen du projet de loi.

Ce texte, censé être « le plus important du quinquennat » aura donc été bâclé, sans concertation préalable avec les syndicats et avec un processus parlementaire entaché de précipitation et de coups de force. Régis Juanico, député de la Loire a été désigné par le groupe Socialiste de l’Assemblée Nationale afin de participer, au Sénat, à la Commission Mixte Paritaire qui procédera aux derniers ajustements du texte, lundi 26 octobre prochain. Avec les collègues Députés et Sénateurs de l’opposition il ne manquera pas de faire entendre la colère des Français et les défauts de cette réforme injuste et inefficace.

Comme les Socialistes l’ont fait lors du débat à l’Assemblée Nationale, il s’appuiera sur la mobilisation sociale et sur le soutien constant des Français depuis 4 mois et il reviendra notamment sur l’absence de prise en compte de la pénibilité et sur l’injustice manifeste de ce projet qui n’assure pas la pérennité de notre système par répartition et accentue les inégalités.

Pari gagné pour la mobilisation sur les retraites

Ce matin, la manifestation de protestation contre la réforme de retraites a rassemblé plus de 30 000 personnes à Lyon, qui ont battu le pavé sous une pluie battante qui n’aura pas suffi à entamer leur détermination à montrer leur refus de la réforme telle qu’elle est imposée par le gouvernement. Cette mobilisation est une grande réussite populaire. Le gouvernement doit maintenant revoir sa copie.
A l’heure où s’ouvre le débat parlementaire sur cette réforme, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, nous pourrons nous appuyer sur ce formidable soutien des Français qui ont défilé dans la rue.
Les raisons de descendre dans la rue ce matin étaient nombreuses. Le plan gouvernemental va directement impacter le pouvoir d’achat des retraités, précariser leur situation et accélérer la baisse des pensions. Beaucoup de retraités qui ont cessé de travailler avant 60 ans vont se retrouver en situation de précarité aggravée en raison du recul de l’âge légal, dans un contexte où l’emploi des seniors est toujours aussi problématique. D’autre part, les inégalités femmes-hommes vont s’accroître. 30 % des femmes attendent 65 ans pour liquider leur retraite, faute d’avoir rassemblé les trimestres suffisants. Le recul de 65 à 67 ans pour partir en retraite sans décote va prioritairement toucher les femmes, étant donné leur carrière en dents de scie et le temps partiel subi. Par ailleurs, le refus du gouvernement de prendre en compte la pénibilité, qu’il confond avec la notion d’invalidité, traduit le mépris de ce dernier envers les salariés exerçant une activité professionnelle qualifiable de pénible. Ce que les syndicats et la gauche réclament, c’est que la pénibilité soit mesurée en fonction de son impact sur l’espérance de vie, et non pas considérée au cas par cas.
Plus généralement, c’est notre système de retraites par répartition qui est aujourd’hui en danger. Pourtant, il existe un autre moyen beaucoup plus crédible et efficace d’en assurer la pérennité, et qui rompe avec cette logique de précarisation des retraités, en défendant une vision plus progressiste et solidaire. Rappelons qu’en matière de financement, les socialistes proposent des prélèvements nouveaux sur les revenus du capital (stock options et bonus, notamment), ainsi qu’une augmentation extrêmement modérée des cotisations sociales et patronales de 0,1 point par an sur 10 ans, qui permettrait d’obtenir 10 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Et enfin, pour abonder le fonds de réserve que le gouvernement ne cesse de dilapider, nous proposons une surtaxe sur les bénéfices des sociétés payées par les banques, à hauteur de 15 %, qui dégagerait 3 milliards d’euros supplémentaires et permettrait de préparer correctement l’avenir et de faire face à un éventuel choc démographique. A cela, nous rajoutons la nécessité d’une réforme juste qui maintienne l’âge de départ légal à 60 ans, la mise en œuvre d’un véritable plan d’emploi pour les jeunes et les seniors, pour faire en sorte qu’il y ait davantage de cotisants et par conséquent de recettes et de ressources pour la Sécurité Sociale, ainsi qu’une véritable revalorisation des petites retraites.
Nous ne sommes pas obligés d’accepter la fatalité d’une réforme à la fois injuste et inefficace. Il existe une autre manière de préserver la pérennité du système par répartition qui ne remette en cause ni le progrès, ni la solidarité.

ManifRetraitesLyon

Appel à manifester le 7 septembre pour la défense des retraites

Le Parti socialiste appelle les Français à participer massivement aux manifestations du 7 septembre pour défendre une autre réforme des retraites, plus juste, plus efficace et plus durable.

Alors que l’examen des mesures gouvernementales commence à l’Assemblée nationale, cette journée de mobilisation sera un message fort et clair pour faire reculer le Gouvernement.

Nous l’avons dit : ces mesures sont doublement inacceptables. Elles sont injustes et elles ne règlent rien. Injustes, elles font peser l’essentiel des efforts sur les couches moyennes et populaires tandis qu’elles en exonèrent les hauts revenus. Le recul de l’âge légal de départ va pénaliser durement les Français ayant des métiers pénibles et des carrières longues. Inefficaces, les propositions du Gouvernement n’assureront pas le financement et la pérennité de notre système de retraites.

La droite a refusé d’entendre les partenaires sociaux et l’opposition, et a tout fait pendant l’été pour escamoter le débat sur les retraites. Mais les Français ne sont pas dupes de ces manœuvres.

Oui, il est encore possible de faire reculer le gouvernement.

Le Parti Socialiste, qui a proposé une autre réforme des retraites placée sous le signe de la justice et de l’efficacité, sera aux côtés des organisations syndicales et des citoyens mobilisés le 7 septembre. Dans les manifestations, comme à l’Assemblée nationale, les socialistes seront en première ligne pour la défense des retraites : les 4 et 5 septembre, ils organiseront partout en France une opération « tous sur le pont » pour appeler à participer aux manifestations et porter leur projet auprès des Français.

La délégation du Parti socialiste dans la manifestation de Paris le 7 septembre sera conduite par la 1ère Secrétaire Martine Aubry.

Rentrée scolaire : toujours moins pour l’école et pire pour les élèves !

 

Alors que 12 millions d’élèves prendront jeudi le chemin des salles de classes, la rentrée scolaire 2010 s’annonce catastrophique. Les effets nocifs des mesures gouvernementales se conjuguent au détriment des élèves, des familles et des enseignants : nouvelles suppressions de postes, suppression de la formation pratique des enseignants, suppression de la carte scolaire et réforme du lycée.

Depuis 2008, ce sont 40000 postes qui ont été supprimés. La droite s’attaque désormais aux missions essentielles de l’Ecole, avec autant de cynisme que de détermination, privant les équipes éducatives des moyens de faire réussir tous les élèves et de lutter efficacement contre l’échec scolaire. Luc Châtel a ainsi réclamé de ses services une augmentation des effectifs dans chaque classe, une diminution de la scolarisation des enfants âgés de deux ans en maternelle – alors que l’on sait que cette scolarisation est l’un des principaux leviers de la réduction des inégalités scolaires – et la suppression des Rased, ces enseignants spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire.

Les déclarations à l’emporte pièce du ministre sur l’autorité, qui foulent au pied les principes d’individualisation et de rôle éducatif des sanctions, ne masquent pas la sombre réalité : l’encadrement diminue drastiquement. Le nombre de Conseillers principaux d’éducation (CPE) recrutés ne cesse de décroître (600 en 2002, 400 en 2005, 250 prévu en 2010) et le nombre d’assistants d’éducation reste très insuffisant. Les effectifs du personnel surveillant ont été presque divisés par deux depuis 2004. L’école manque de Conseillers d’Orientations Psychologues, d’éducateurs spécialisés, d’assistantes sociales, d’infirmières…

Ce sont les plus fragiles qui souffrent de cette situation : cette année encore, le gouvernement se montre incapable d’offrir une solution de scolarisation à plus de 13000 enfants en situation de handicap. Cette rentrée sera aussi marquée par l’arrivée dans les salles de classes de nouveaux professeurs, affectés à plein temps, sans aucune formation pratique. Dans plus d’une dizaine d’académies, leur accompagnement par des professeurs expérimentés n’est même pas assuré, pas davantage que leur remplacement, quand ils seront en formation. Les parents, qui ont demandé sans relâche l’an passé que les remplacements des professeurs absents soient assurés par du personnel compétent et formé n’ont pas été entendus.

Cette année, les familles devront assumer les coûts de l’impéritie gouvernementale et de la précipitation dans laquelle ont été préparés les nouveaux programmes du lycée. La moitié des élèves de seconde n’auront pas de manuels à la rentrée. Le coût du renouvellement de l’ensemble des livres scolaires – plus de 200 euros – sera à la charge des familles.

Les acteurs de la communauté éducative n’ont été entendus ni sur la question de la violence (le gouvernement ayant refusé de prendre en considération les conclusions des Etats généraux sur la sécurité), ni sur la formation, ni sur la nécessaire revalorisation des métiers de l’enseignement, ni sur les rythmes scolaires.

En cette rentrée scolaire, nous serons aux cotés des enseignants, des élèves et de leurs parents pour défendre le service public d’éducation. Il mettra toutes ses forces dans la reconstruction d’un modèle éducatif ambitieux et juste et proposera dans les semaines à venir un nouveau pacte entre notre pays et son école.

Une délégation de Fracture rencontre le Secrétaire d’Etat aux transports

Une délégation de six personnes, représentant les associations d’opposants au projet de Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise Fracture (riverains) et Parfer (élus), a pu s’entretenir lundi 14 juin avec Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, à l’occasion de sa venue à Lyon.
La rencontre, très courte, a forcément laissé les opposants sur leur faim : « Il n’y a malheureusement pas grand-chose à dire », confiait hier matin le président de Parfer, Gérard Banchet.
Les membres de la délégation se sont toutefois révélés satisfaits « d’avoir été reçus, car ce n’était pas prévu ».
Gérard Banchet raconte pourtant que l’entretien a très mal démarré : « Il a commencé par nous dire que les choses étaient définitives, cela a créé de la tension dans l’auditoire ». Mais le secrétaire d’Etat évoquait dans cette fermeté, selon Gérard Banchet, le tracé nord et il s’est montré plus ouvert au sujet du tracé sud : « Bien que déterminé à le faire aboutir, il a mis un petit bémol en disant que cela pouvait faire l’objet de discussions. »
Pas de quoi, évidemment, faire crier victoire à la délégation, un brin frustrée mais heureuse d’avoir obtenu la confirmation d’« une entrevue en juillet au ministère des Transports, à Paris, qui nous donnera une vraie possibilité de nous exprimer ».

L’assemblée générale de l’association Parfer aura lieu le 1er juillet à 20 heures à la salle des fêtes de Saint-Romain-en-Gal.

Sécurité : toujours des mesures injustes et inefficaces !

La lutte contre la délinquance, l’absentéisme et le décrochage scolaires sont des problèmes difficiles qui méritent mieux que des nouvelles gesticulations.
En matière d’absentéisme scolaire, les mesures seulement répressives ont partout démontré leur impuissance. En France, la suspension des allocations familiales, déjà prévue par la loi depuis 2006 est dénoncé jusque dans les rangs de la droite – par la voix de l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Ferry – comme une mesure « injuste et inefficace ». En Grande Bretagne, le taux d’absentéisme scolaire a augmenté de 40% depuis que le pays pénalise financièrement et emprisonne les parents « responsables ».
Qu’à cela ne tienne : d’après Nicolas Sarkozy, si la suppression des allocations ne fonctionne pas, c’est qu’elle n’est pas assez « systématique ». Il faut une nouvelle loi, une de plus. Et puisque les conseils généraux, dont relève aujourd’hui la décision de suspension, rechignent à exercer cette compétence, la solution est toute trouvée. Ce seront désormais les préfets qui devraient recevoir le pouvoir de sévir. Soumis à la pression de leur hiérarchie, on imagine de quelle manière ils appliqueront la mesure. Et pas question, bien entendu, d’évaluer les dispositifs existants.
Une réponse efficace consisterait en la mise en place d’un plan national de lutte contre le décrochage scolaire fondé sur l’individualisation des réponses et la généralisation des dispositifs relais.
Autre mesure mise en avant: Nicolas Sarkozy entend installer « un bureau destiné au policier ou gendarme référent » dans les établissements scolaires sensibles. Au printemps 2009, il avait demandé avec le succès que l’on connait, que soient « sanctuarisés les établissements scolaires ». A la rentrée dernière, il voulait déployer des « équipes mobiles de sécurité », composées de policiers ou de gendarmes à la retraite.
Aujourd’hui, le Président de la République annonce un nouveau gadget. Un bureau, c’est bien, mais restera-t-il des policiers à mettre dedans? Après les 9200 suppressions de postes depuis 2007, le déficit de gendarmes et de policiers se fait sentir partout et d’abord là où les policiers et les gendarmes ont leur place: dans les brigades et les commissariats.
Ce n’est pas un « bureau » qui remplacera des équipes pédagogiques renforcées et soutenues, et la présence d’adultes plus nombreux dans les établissements scolaires condition indispensable pour faire reculer la violence.

L’Olympique lyonnais élimine le Real Madrid

Hier soir l’Olympique Lyonnais a éliminé la plus chère équipe jamais constituée (Ronaldo acheté pour 94 millions d’euros, Kaka pour 65, Benzema pour 35, Raul Albiol pour 15…). Cette victoire fait évidemment plaisir aux supporters lyonnais mais j’espère qu’elle satisfera également tous ceux qui pensent que les résultats sportifs doivent garder leur incertitude et ne pas être uniquement corrélés aux moyens financiers des clubs…
Cette qualification pour les quarts de finale m’a incité à replonger dans l’historique des parcours de l’OL en Ligue des Champions :
2009-2010 : ?
2008-2009 : élimination en 1/8ème de finale par le futur vainqueur le FC Barcelone
2007-2008 : élimination en 1/8ème de finale par le futur vainqueur Manchester United
2006-2007 : élimination en 1/8ème de finale par l’AS Rome
2005-2006 : élimination en 1/4 de finale (très injuste à mon avis) par l’AC Milan
2004-2005 : élimination en 1/4 de finale (encore plus injuste) par le PSV Eindhoven
2003-2004 : élimination en 1/4 de finale par le futur vainqueur le FC Porto
2002-2003 : élimination en phase de poules (par le FC Barcelone et le Bayer Leverkusen)
2001-2002 : élmination en phase de poules (par le Bayern de Munich et Arsenal)
2000-2001 : élimination au tour préliminaire par Maribor

Interviewé par Mag de Lyon

22/12/2009
“Pour une gauche sans complexe”
90% des militants PS du Rhône ont voté contre le cumul des mandats malgré l’opposition des grands élus comme Gérard Collomb. Un projet porté dans le département par Jules Joassard, le jeune représentant du courant de Benoît Hamon, la gauche du PS.

Pourquoi vous êtes opposé au cumul des mandats ?
Jules Joassard : Parce que je me suis engagé au PS pour rejoindre Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon qui tenaient un vrai discours de rénovation de la politique en promettant justement un changement des pratiques. C’était en 1993. J’étais encore étudiant. Mais aujourd’hui, je suis resté fidèle à cet objectif aux côtés de Benoît Hamon. Même si Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ont évolué !
Vous comprenez qu’Arnaud Montebourg ait changé d’avis ?
Non. Il cumule son poste de député avec celui de président du Conseil général de Saône-et-Loire, en expliquant que ce serait nécessaire pour survivre dans le système politique actuel. Mais je regrette qu’il ait ainsi sacrifié le caractère exemplaire de sa trajectoire politique.
Vous pensez aussi que Gérard Collomb ne devrait pas être maire et sénateur ?
Oui. Diriger une grande ville comme Lyon est un mandat à plein temps. Il prétend que la gauche aurait perdu un poste au sénat s’il ne s’était pas présenté lui-même. Mais c’est faux car il n’y a pas de facteur personnel dans cette élection.
Mais Collomb aurait moins d’influence nationale s’il n’était pas sénateur !
Mais aujourd’hui, être parlementaire ne l’empêche pas de passer pour un baron de province ! Ce qu’il est… Et si un autre élu PS était au sénat à sa place, il serait plus présent que Collomb et ce serait plus facile de faire passer certains messages.
Le PS va s’affaiblir si c’est le seul parti à s’interdire le cumul de mandats ?
C’est l’argument principal des cumulards du PS. Ils veulent attendre qu’une loi l’impose à tous. Moi, je suis au contraire persuadé que si le PS est le premier à appliquer le non cumul des mandats, cela provoquera une dynamique électorale favorable.
Même en présentant des inconnus ?
Mais les électeurs attendent un renouvellement du personnel politique ! Prenez Olivier Dussopt, nouveau député de l’Ardèche, qui est de la même sensibilité de Benoît Hamon. Il a été élu à 29 ans face à un député sortant UMP ! Et c’est le benjamin de l’Assemblée nationale.
Au fond, qu’est-ce qui pousse les élus à cumuler les mandats ?
La recherche d’une certaine sécurité électorale car ils peuvent perdre un mandat à chaque élection. En fait, il faudrait un vrai statut de l’élu qui les aide à rebondir en cas de défaite.
Il n’y a pas aussi des raisons financières ??
Pas pour les grands cumulards car leurs indemnités sont plafonnées. C’est plutôt une question de volonté politique. Soit le PS défend des pratiques nouvelles, soit il fait comme la droite. Moi, je défends une gauche décomplexée qui affiche son identité et ses valeurs.
Mais on vous reproche d’être trop doctrinaire, trop rigide…
Oui, et même d’être archaïque ! On est la gauche du PS et on assume. Il y a toujours eu une sensibilité plus à gauche au PS qui tire sa force de cette diversité. Moi, je crois que la gauche se montrera au contraire plus moderne si elle se comporte différemment de la droite.
Qu’est-ce que Collomb pourrait faire de plus à Lyon ?
Construire du vrai logement social plutôt que de l’intermédiaire, s’abstenir de subventionner le football professionnel, renforcer la police municipale plutôt que multiplier les caméras de vidéosurveillance, remunicipaliser certains services…
Quels services devraient être remunicipalisés ?
Pourquoi pas les transports en commun ? Aujourd’hui, ce service est délégué à une entreprise privée dont le management provoque des grèves en série. En service public, avec d’autres choix budgétaires et une meilleure écoute des salariés, cela pourrait sans doute mieux fonctionner.
Mais Collomb n’aurait peut-être pas été réélu maire de Lyon s’il n’avait pas recentré son discours !
C’est impossible à savoir car on est dans la politique fiction. On ne peut pas rejouer les élections municipales de 2001 et de 2008 en imaginant une autre stratégie. Mais je crois qu’il aurait fait aussi bien avec une vraie politique de gauche car il aurait fait de meilleurs scores dans les arrondissements populaires de Lyon comme le 8e ou le 9e où certains électeurs ne votent plus pour nous à cause de ce recentrage.
Vous êtes contre l’alliance de Collomb avec le Modem ?
Oui. J’étais aussi opposé à ce que le PS soutienne un Modem aux cantonales dans le 5e arrondissement comme l’a imposé Collomb. Mais j’ai constaté à cette occasion qu’il s’est battu pour mettre le logo du PS sur les affiches de son candidat. Il faut croire que cela ne fait pas peur aux Lyonnais…
Même Martine Aubry s’est aussi alliée au Modem à Lille !
Justement, elle s’est rendu compte que ce n’était pas indispensable. De toute façon, ces alliances sont aujourd’hui contraires à la ligne définie au congrès de Reims fin 2008.
Au fond, vous voulez que le PS muscle son discours, quitte à perdre Lyon et la Communauté urbaine ?
Le PS n’a pas besoin des centristes pour être réformateur. Ni pour gagner des élections. Mais aussi le PS doit avoir une autre ambition que de faire du socialisme municipal. Car pour changer la vie, c’est au niveau national qu’il faut être élu !
Les villes et les régions que le PS a gagnées, c’est quand même un appui…
Pas forcément. L’enfermement actuel du parti autour de certains barons qui contrôlent tout sur leur territoire, cela ne crée pas une dynamique de nature à reconquérir le pouvoir au niveau national.
Vous réussissez à vous faire entendre au PS lyonnais ?
Difficilement. Le courant que je représente recueille 20% des voix. Du coup, Jacky Darne, le premier secrétaire fédéral, m’a donné un poste. Mais ce n’est pas de gaîté de cœur. Tout comme ses deux prédécesseurs, Sylvie Guillaume et Christiane Demontès. Je dirais même que je suis le souffre-douleur d’un certain nombre de grands élus !
Votre lutte contre le cumul, ce n’est pas aussi une manière d’obtenir une place ?
Si je cherchais à tout prix un poste, je m’y prendrais autrement. Je me suis simplement présenté aux élections municipales de Serezin-du-Rhône et j’ai fait 48% au second tour. Mais c’est une commune de moins de 1 000 habitants. Donc ça ne suffit pas pour être au Conseil municipal.
Mais vous avez quand même des élus ?
On est sous-représenté dans les listes PS. Mais on a quand même deux députés dans la région et plusieurs élus dans le Rhône comme Thomas Chadoeuf, le maire de Tarare, Sheila Mac Carron, adjointe à l’Arbresle, Evelyne Fontaine et Daniel Goux, adjoints à Saint-Priest, Chaïneze Kabouya et Lotfi Ben Khelifa, adjoints à Vénissieux…
Et pour les régionales ?
Pour ces élections, nous devrions avoir trois candidats en position éligible. D’ailleurs, Jean-Jack Queyranne a intitulé sa liste Une région d’avance. C’est peut-être un clin d’œil à notre motion Un monde d’avance !
Vous croyez vraiment que votre courant représente l’avenir du PS ?
Oui. D’autant plus que la crise a fait réfléchir sur les limites des dogmes du libre-échange et que les électeurs attendent un autre discours sur la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail, la réforme des impôts pour qu’ils soient plus justes, la lutte contre les délocalisations… Au lieu d’occuper les congrès du PS à parler du Modem !
Au fond, ce n’est pas vous qui empêchez le PS de prendre un virage réformiste ?
J’espère bien ! En tout cas, si vous parlez de ce virage social-libéral. Moi, je crois que pour rassembler la gauche et retrouver son élan électoral, le PS doit se positionner comme le mouvement qui défend les plus modestes. Mais je ne suis pas un révolutionnaire. Je suis simplement partisan d’un autre virage réformiste !
Et si Collomb devient un jour ministre de Sarkozy ?
Ça me semble exclu ! Collomb n’est pas Besson qui avait adhéré au PS pour récupérer un poste de député en pleine vague rose de 1997. C’est au contraire un homme de gauche qui a milité pendant des années dans l’opposition avant d’accéder au pouvoir.
Vous pensez que Collomb peut un jour quitter le PS ?
Non. Gérard Collomb a un vrai attachement idéologique et affectif au PS. Même s’il y a des nuances entre mes positions et les siennes, on est tous les deux convaincus que le parti socialiste reste l’outil principal de transformation sociale et de conquête du pouvoir pour la gauche.
Propos recueillis par Lionel Favrot

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