En mai 2007, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, 3 231 500 personnes étaient inscrites à Pôle emploi ; aujourd’hui, on en compte 4 244 800 (catégories A,B,C). Si l’on ajoute les DOM-TOM, le chiffre atteint 4,5 millions de chômeurs. A quatre mois de l’élection présidentielle, voilà le résultat de la politique de Nicolas Sarkozy : un million de demandeurs d’emploi supplémentaires en une mandature ! M. Sarkozy porte une responsabilité énorme dans cette dégradation continue, qui ne semble pas devoir s’arrêter selon les prévisions qui voient la France en récession dès la fin 2011. Cadeaux fiscaux, subventions aux heures supplémentaires, plans d’austérité, baisse du budget de l’emploi, compression du pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires par la création de taxes et prélèvements nouveaux, refus de mettre en place un véritable plan de relance : le gouvernement mène une politique qui ne peut que conduire à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi et à l’atonie de la croissance. La politique voulue par M Sarkozy est en échec, il est grand temps d’en changer. Près de 25% des moins de 25 ans sont au chômage. Le chômage des seniors explose littéralement. En un an, le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 15% et même de 18% pour les femmes de plus de 50 ans. L’exclusion de l’entreprise est souvent suivie d’une exclusion du marché du travail. Le nombre de personnes inscrites comme demandeurs d’emploi depuis plus de 2 ans a augmenté de 16,9% en une seule année. Le gouvernement convoque un sommet pour l’emploi le 18 janvier prochain mais il a lui-même diminué de 12% les crédits de la mission travail/emploi dans le budget 2012. Le 16 novembre 2010, M. Sarkozy déclarait lors d’une interview télévisée : « le chômage reculera l’année prochaine, l’économie repart ». Le bilan, un an plus tard, est édifiant : chômage en forte hausse et croissance en chute libre. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi a augmenté de +130 000 en un an et +700 000 depuis juin 2007. L’OCDE annonce que la France traverse une récession fin 2011 et abaisse sa prévision de croissance à 0,3% pour 2012. Réduction aveugle des dépenses publiques, subventions absurdes aux heures supplémentaires qui jouent contre l’embauche, baisse de 12% du budget de l’emploi, ponction sur les classes moyennes et populaires par une multitude de taxes et de prélèvements nouveaux : le gouvernement est en train de fabriquer une nouvelle récession par une politique absurde. Au final, les Français souffrent, nos industries ferment, les plans de licenciements se multiplient, la croissance diminue et la dette continue de se creuser car sans croissance, aucun plan d’austérité ne ramènera jamais l’équilibre budgétaire. La politique voulue par M Sarkozy est en échec, il est grand temps d’en changer. Les solutions existent. Au niveau européen, il faut d’urgence autoriser la BCE à jouer son rôle de prêteur en dernier ressort pour mettre fin aux tensions sur les dettes, et mettre en place sans délai la taxe sur les transactions financières et un gouvernement économique pour remettre l’Europe sur le chemin de la croissance. En France, il faut supprimer les niches fiscales et les cadeaux fiscaux accordés par la droite aux plus aisés pour nous redonner les marges de manœuvre nécessaires pour une politique active menant de front réduction des déficits, sortie de crise par des actions ciblées sur l’emploi, l’investissement et le pouvoir d’achat, et préparation d’avenir par une nouvelle politique industrielle et l’investissement dans l’éducation, la jeunesse, la recherche, et la transition écologique. Pourtant, face à ce bilan catastrophique, Nicolas Sarkozy n’échappera pas à sa triple responsabilité. Il est responsable d’avoir mené une politique de l’emploi chaotique et d’une rare confusion depuis 2007, dont la principale mesure aura été la subvention du chômage sur fonds publics avec la détaxation des heures supplémentaires. Il est responsable d’avoir multiplié les plans d’austérité drastiques, sans cohérence ni vision, avec comme seule conséquence d’avoir encore plus grippé notre économie et empêché le retour de la croissance. Il est responsable, enfin, d’une passivité étonnante aujourd’hui, en se comportant comme un spectateur impuissant qui espère le retour par magie de la croissance, lui qui, lors de la campagne de 2007, nous avait promis qu’il irait la chercher « avec les dents ». Avec François Hollande, nous souhaitons apporter un changement profond, par la mise en place d’une politique économique créatrice d’emplois, basée sur une industrie ambitieuse qui renouera avec l’innovation, et fondée sur une grande ambition pour la jeunesse de notre pays. En 2012, les Français diront s’ils veulent que se poursuive la même politique, menée depuis dix ans par les mêmes responsables pour obtenir les mêmes résultats. François Hollande leur propose une autre voie : celle de la combativité pour l’emploi et de la confiance retrouvée dans l’avenir.