Discours du nouveau Président de l’Assemblée Nationale : « Je sais d’où je viens. J’assume tout de ce que je suis. Un fils de prolétaire. Un enfant de Tunis. Né de père italien et de mère maltaise qui, un beau jour de 1960, dût transiter en 24 heures d’une rive à l’autre de la méditerranée : de l’odeur des orangers et de la caresse du soleil, à la vie des usines qui rythmait alors le Pré-Saint-Gervais, ma ville d’adoption, en bordure de ce département qui ne s’appelait pas encore la Seine-Saint-Denis. […] Je dois tout à la République et je veux lui rendre aujourd’hui ce qu’elle m’a donné. »
Mois : juin 2012
Des milliers de morts ; des dizaines de milliers d’arrestations ; des exactions chaque jours plus dramatiques ; Le PS appelle depuis l’origine de la crise la communauté internationale à agir avec la plus grande fermeté pour protéger le peuple syrien du régime de Bachar El Assad. Martine Aubry a demandé que la Cour Pénale Internationale soit saisie sans délai.
– L’accès humanitaire immédiat et sans entraves dans l’ensemble des villes et villages où des personnes nécessitent une assistance, y compris les blessés et les personnes en détention, doit être exigé.
– Les opposants au régime doivent être libérés au plus vite, les journalistes doivent pouvoir travailler sans contrainte et tous les médias libérés de la censure.
Conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes qu’elle contient, c’est maintenant un message sans ambiguïté et sans faiblesse que la Communauté internationale doit adresser au régime Syrien. Ne pas le faire serait se résigner à abandonner le peuple syrien à une répression impitoyable.
Le nouveau Président de la République et le nouveau Ministre des Affaires étrangères sont, je le sais, déterminés à obtenir des avancées sur ce dossier et la mobilisation citoyenne de l’opinion publique internationale a également un rôle à jouer.
Le gâchis étant désormais avéré (comme nous étions nombreux à l’avoir craint dès le mois de novembre dernier), je prends quelques minutes pour écrire afin de faire part de ma colère et de ma profonde tristesse.
Il y a maintenant 10 longues années, jeune militant socialiste engagé auprès de Gaby Montcharmont, j’avais été confronté à une première désillusion avec la douloureuse défaite contre le sulfureux juge Fenech. A l’époque je n’avais pas admis qu’une personnalité aussi trouble puisse remporter une élection contre un homme au travail respecté et à la personnalité irréprochable. Je m’étais alors juré de tout faire pour rendre la 11ème circonscription à la Gauche.
Ce patient travail de reconquête avait commencé en 2004 avec les élections régionales. Animateur d’une des sensibilités de la famille socialiste, j’avais mis toute mon influence et fait voter tous mes camarades pour promouvoir deux socialistes de la 11ème circonscription en position éligible sur la liste de Jean-Jack Queyranne. Cette initiative, couronnée de succès grâce à l’intervention décisive de Gaby Montcharmont avait permis à Guy Palluy et Thérèse Corrompt d’être élus. De même, quelques semaines plus tard, j’avais participé, en tant que responsable du MJS à l’organisation de la campagne de Michel Rocard aux Européennes en étant son délégué sur la 11ème circonscription. A l’automne 2004, j’avais à nouveau oeuvré pour faire entendre la voix de la 11ème circonscription en poussant la candidature de Gaby Montcharmont sur la liste des sénatoriales. Malgré la pertinence de cette proposition, tant du fait de son expérience de parlementaire et d’élu local que de son implantation complémentaire au Sud du département, nous n’étions pas parvenus à faire valoir notre analyse. En 2007, malgré le contexte national défavorable et malheureusement en vain, nous avions mis toute notre énergie militante dans la campagne présidentielle puis dans les législatives aux côtés de Jeff Gagneur. En 2008, c’étaient les municipales et les cantonales qui nous mobilisaient et qui permettaient notamment de préserver grâce à des campagnes dynamiques et mobilisatrices les bastions de Condrieu (ville et canton) et Mions pourtant loin d’être acquis. La même année, l’invalidation de Georges Fenech ayant provoqué la législative partielle, nous avions espéré l’emporter et conduit, une campagne digne et collective impliquant toutes les sections de la 11ème circonscription autour de Brigitte Regaldie, Pierre Buisson ou Abdelhak Fakir. En 2009, j’étais à nouveau délégué du tête-de-liste de la grande région Corse-Rhône-Alpes-PACA pour la 11ème circonscription à l’occasion des délicates élections Européennes. Loin de désespérer, nous étions repartis au combat en 2010 à l’occasion des régionales et en 2011 à l’occasion des cantonales.
Tous ces combats électoraux, nous les avions menés dans des contextes politiques variés mais en essayant toujours de porter les propositions du PS et en faisant jouer la complémentarité, la solidarité et la camaraderie entre les sections. Faire vivre le PS pendant ces campagnes comme le reste du temps est parfois usant, mais constitue le préalable indispensable aux victoires. Il ne saurait y avoir de conquêtes électorales sans s’appuyer sur l’entreprise collective qu’est le Parti Socialiste, avec ses règles, ses rythmes et parfois ses contraintes.
La séquence électorale qui aurait dû nous permettre de rendre la 11ème circonscription à la Gauche et qui s’est malheureusement terminée une semaine trop tôt hier a commencé avec les Primaires Citoyennes. Là encore, avec les autres Secrétaires des Sections, Gaby Montcharmont, Brigitte Jannot, Abdelhak Fakir, Zakia Khorsi-Méry, nous nous étions coordonnés et n’avions pas ménagé notre peine pour atteindre les objectifs ambitieux en terme de nombre de Bureau de Vote comme en terme de nombre de votants. La dynamique impulsée avait été déterminante dans la victoire de François Hollande et créait surtout les conditions de la victoire à la législative… Alors comment avons-nous réussi à perdre ??
En tant que responsable socialiste de la circonscription je veux bien prendre ma part… Peut-être aurions nous pu organiser un Bureau de Vote Primaire supplémentaire à Saint-Pierre-de-Chandieu ? Peut-être aurions-nous pu mobiliser davantage de sympathisants pour cet événement démocratique inédit ? Peut-être aurions-nous pu faire encore davantage campagne pour François Hollande ? Peut-être aurions-nous pu être encore plus actifs auprès de nos relais nationaux respectifs Benoît Hamon ou Bruno Leroux pour obtenir la restitution de l’emblème socialiste pour un candidat véritablement issu de nos rangs ? Peut-être même aurais-je dû maintenir ma candidature voulue par les militants socialistes de la circonscription ? Ainsi, j’essaye de revenir de façon objective sur les événements passés malgré la tristesse et la colère sourde qui ne tenaillent depuis dimanche soir. De même, les instances nationales et fédérales du PS ont sans doute une part de responsabilité dans le triste affrontement du 2nd tour entre la droite-extrême et l’extrême-droite. Pour autant, j’ai deux certitudes que je sais très largement partagées :
– on ne gagne pas une circonscription aussi vaste et contrastée que la notre sans le soutien du grand parti de transformation sociale qu’est le PS
– on ne construit pas sur la durée avec des aventures personnelles locales, en refusant les règles d’un engagement collectif et en se mettant en marge de la famille socialiste
Dimanche prochain, au second tour j’irai accomplir mon devoir civique la mort dans l’âme. Entre la droite-extrême et l’extrême-droite c’est le vivre-ensemble républicain qui est mis à mal.
Sud-ouest lyonnais : comment la gauche s’est tiré une balle dans le pied
11 e circonscription. Victime d’accords nationaux absurdes et de divisions, la gauche locale va, pour la troisième fois en vingt ans, faire barrage au FN et voter pour un candidat de droite.
La première fois, c’était en 1993. Un duel opposant le RPR Jean-Claude Bahu à un candidat Front national avait contraint la gauche à faire bloc contre le candidat frontiste. Bahu avait été élu.
Bis repetita à la présidentielle de 2002. Il fallait voter Chirac contre Le Pen. Dimanche prochain, encore, les électeurs de la 11 e circonscription vont devoir se résoudre à opérer un choix qui exclut la gauche du débat.
Hier, unanimement, les candidats de la gauche ont appelé à faire barrage à la candidate FN, Agnès Henry (18,84 %), et donc, à voter pour le candidat UMP, Georges Fenech (29,28 %). Tous. Du Front de gauche René Balme, à Martial Passi en passant par la candidate investie par le PS France Gamerre et le dissident socialiste Guy Palluy.
« La 11 e circonscription était gagnable, indiquait hier Gérard Collomb, président du Grand Lyon, c’est un gâchis. Si on avait mis Martial Passy comme titulaire et Guy Palluy comme suppléant, on aurait gagné. Evidemment, vu de Paris, ce n’était pas aussi visible. On a préféré une adjointe au maire de Marseille [en réalité Mme Gamerre n’est plus adjointe depuis 2008, mais reste élue à Marseille Ndlr] ». Et pour Gérard Collomb également, le vote Fenech s’impose.
A la source de cette nouvelle déconvenue un accord tombé du ciel. Un accord qui lie le PS avec le Parti radical de gauche lui-même lié par un accord avec Génération écologie. Et au final, une candidate débarquée de Marseille jetée en pâture aux militants socialistes qui ne savaient plus où donner du bulletin de vote.
« Le regret, c’est un accord PS qui n’était pas de faire gagner la gauche mais de trouver un point de chute à Thierry Braillard avec l’arrivée en route d’une candidate que personne ne connaissait », insiste le candidat dissident, exclu du PS, Guy Palluy (12,09 %). Pour la candidate investie, France Gamerre (17,96 %) : « La défaite incombe principalement au dissident Guy Palluy qui a tout fait pour brouiller les pistes et apparaître comme le candidat du PS. De fait, il installe durablement la droite et l’extrême- droite dans cette circonscription ». La réconciliation ne semble pas imminente.
Martial Passi, le maire de Givors, dénonce le « formidable gâchis » tandis que René Balme (8,25 %), évoque « la responsabilité politique historique du Parti socialiste qui a préféré sacrifier la circonscription à la droite et à l’extrême-droite plutôt que de conclure un accord national avec le Front de gauche (…). Le PS devra assumer cette erreur politique majeure ».
Alors même qu’en cinq ans, le candidat UMP a perdu près de 20 points et que la gauche, globalement, progresse, c’est bien l’UMP Georges Fenech qui est en piste pour récupérer son siège. Offert sur un plateau.