Un élu citoyen

Mois : juillet 2009

La malédiction des Députés de droite de la 11ème circonscription

Après le juge Fenech qui s’était rendu célèbre pour ses mauvais comptes de campagne, ses relations avec les marchands d’armes ou ses déclarations tapageuses, c’est son suppléant, Raymond Durand, qui est épinglé dans une affaire de favoritisme… Sera-t-il lui aussi invalidé ?
 
Exclusif. Le député maire de Chaponnay pourrait avoir à s’expliquer sur le logement attribué à une proche collaboratrice. (Article paru dans l’édition de juillet de Lyon Capitale)
Raymond Durand (Nouveau Centre) est devenu député de la circonscription de Givors l’année dernière grâce à une “bévue” : son prédécesseur, Georges Fenech (UMP) avait fait une erreur pendant sa campagne en laissant une militante régler directement une facture de 6261 euros, au lieu de passer par le mandataire financier. Durand s’est ensuite fait élire à sa place et s’est même fâché à mort avec Fenech en refusant de lui restituer “son” siège, quand ce dernier est redevenu éligible.
Mais Raymond Durand aura-t-il à s’expliquer d’une autre “bévue”, qui le concerne lui cette fois ? Maire de Chaponnay, il a attribué un logement municipal à une proche collaboratrice, Ingrid Burlet. Il l’a expliqué très naturellement à Lyon Capitale : il la connaissait comme fonctionnaire en charge des marchés publics au Conseil Général du Rhône, dont il est vice-président ; et il a souhaité qu’elle rejoigne sa commune pour se présenter sur ses listes aux municipales et apporter son “expertise” : “Elle est venue pour nous aider sur les marchés publics”. Et il lui a promis qu’elle prendrait “en tant qu’élue, les deux gros dossiers : budget et marchés publics”.
Comme elle n’habitait pas la commune, il lui a trouvé un logement appartenant à la mairie, où elle a pu s’installer à un prix imbattable (278,54 euros pour un T2 de 31m2, dans une des communes les plus chères du Rhône) juste avant la date limite pour s’inscrire sur les listes électorales. N’y voyant visiblement aucun mal, il nous a même donné une copie du bail, signé de sa main. Après les municipales, Ingrid Burlet est bien devenue conseillère déléguée aux finances, puis même un peu plus tard l’attachée parlementaire de Raymond Durand, un poste de confiance à 3000 euros brut par mois.
Une histoire toute simple. Sauf si l’on considère qu’il s’est servi de sa casquette de maire, pour arranger ses affaires de candidat aux municipales ou, à tout le moins, pour aider une de ses proches à trouver un logement. En d’autres termes, si l’affaire arrivait sur le bureau d’un procureur, il pourrait la qualifier de prise illégale d’intérêt, comme nous l’a confirmé un avocat spécialisé. Une infraction qui entraînerait l’inéligibilité automatique en application de l’article L7 du code électoral.
Deux jours après cette rencontre, et s’étant apparemment un peu mieux renseigné sur ces questions de droit qui ne semblent pas sa tasse de thé, le député Raymond Durand nous a d’ailleurs présenté une version bien différente : cette fois, Ingrid Burlet ne serait venue à Chaponnay que parce qu’elle avait “envie de vivre à la campagne”. Le maire pour la dépanner lui aurait trouvé ce logement, comme il l’aurait fait avec n’importe qui, la faisant simplement passer devant les demandes sociales en attente. Et ce n’est que deux mois plus tard, au moment de faire sa liste, que le candidat aurait décidé de la présenter aux municipales. Affaire à suivre…

La Droite impose le travail du dimanche

La proposition de loi de Richard Mallié sur le travail du dimanche a été adoptée d’extrême justesse par l’Assemblée Nationale. Par 282 voix contre 238, la majorité UMP a imposé ce texte contesté qui autorise les dérogations au repos dominical sans contreparties (salaire, repos compensateur) dans les zones touristiques et à Paris, Marseille et Lille. Les sénateurs doivent maintenant l’examiner et l’on peut espérer qu’ils ne l’adopteront pas conforme afin de permettre un nouveau débat.
En tout état de cause, le Groupe Socialiste déposera un recours devant le Conseil Constitutionnel. Vous trouverez dans ce lien l’explication de vote de Christian Eckert.

Refusons la banalisation du travail du dimanche !

L’Assemblée Nationale examine cette semaine la proposition de loi de Richard Mallié, Député UMP, visant à banaliser le travail du dimanche. Cette nouvelle mouture législative fait suite à un premier texte que la mobilisation citoyenne ainsi que celle des députés de gauche avait permis d’écarter en décembre dernier. Malheureusement l’obstination du Président de la République est restée intacte et la majorité espère profiter de la période estivale et du nouveau règlement de l’Assemblée Nationale qui bâillonne l’opposition pour faire adopter ce grave recul social.

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Les enfants ont le droit aux vacances

Invitation à la journée de mobilisation de la plateforme associative pour le droit au départ en vacances et la création d’une aide au départ en vacances pour les enfants et adolescents mineurs le 9 juillet 2009 à l’Assemblée Nationale.
Les 6o associations membres de la plateforme pour le départ en vacances de tous les enfants et de tous les adolescents appellent l’ensemble des députés et des sénateurs à soutenir la proposition de loi « Aide au départ en vacances pour les enfants et adolescents mineurs », déposée le 23 Juillet 2008 par Régis Juanico, député de la Loire.
Pour en débattre, les parlementaires, les parents, les enseignants, les acteurs du temps des vacances et loisirs des enfants et des jeunes, tous les citoyens sont invités jeudi 9 juillet 2009 de 10h00 à 13h00 à l’Assemblée nationale. (S’inscrire sur http://www.aideaudepart.com/)

Interview de Benoît Hamon dans le journal Libération

Ces jours-ci, nombre de socialistes lancent ou relancent leur club ou leur courant. Pourquoi un tel degré de fragmentation?
« Chacun des initiateurs de ces clubs présente son initiative comme la pierre angulaire de la reconstruction du PS. Mais on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une étape supplémentaire de la décomposition… En résumé, pour rassembler, chaque socialiste fonde une écurie supplémentaire! Tout cela étant motivé par l’objectif d’une candidature de plus. Tant que chaque socialiste considèrera que si rassemblement il doit y avoir, celui-ci devra s’opérer autour de lui, nous aurons un problème. »
Avec le recul, comme analysez-vous la gifle reçue par le PS aux européennes?
« C’est un échec auquel on ne doit pas donner plus de portée qu’il n’en a, d’autant que 60% des électeurs ne sont pas venus voter. Mais il ne faut pas non plus l’esquiver. J’observe que la gauche n’a pas perdu de voix par rapport à 2004 mais à gauche, nous étions ceux qui donnaient le moins envie. »
La campagne du PS n’était donc pas suffisamment à gauche?
« Nous n’avons pas donné envie aux classes populaires de se déplacer pour voter. Ni à ceux qui avaient décidé de voter à gauche de le faire pour des candidats socialistes. Le PS appelait à battre Barroso, alors qu’il fait partie d’un groupe socialiste européen qui pourrait appeler, en octobre, à reconduire le même Barroso! C’est cette indifférenciation avec la droite que nous payons. »
La réaction de Martine Aubry après la défaite a-t-elle été à la hauteur?
« C’est à la fin 2009, au vu de l’état de notre projet et du rassemblement de la gauche, que nous pourrons voir si nous avons réussi à extraire le PS des sables mouvants dans lequel il se plonge depuis quelque temps. Martine Aubry a choisi de privilégier deux axes: celui du projet, et celui du rassemblement de la gauche dans une « maison commune ». Je suggère ne pas attendre l’après-régionales, comme nous avons attendu l’après-européennes, pour parler rassemblement avec nos partenaires de gauche. Ce serait la quasi certitude qu’il n’y aura pas de rassemblement en 2012, et donc pas de victoire. »
Comment aborder ces régionales?
« Les socialistes, les Verts, les communistes et le Parti de gauche cogèrent 20 régions sur 22. Là où les élections européennes justifiaient des approches politiques distinctes, je ne vois pas de clivage évident pour les régionales. Il me semble assez logique que la question de listes communes soit posée, et qu’on aborde tous les sujets, de fond comme de gouvernance. D’autant que l’électorat de gauche réclame partout l’unité »
Vous voulez dire que des Verts ou des communistes pourraient présider des régions?
« Le meilleur moyen de gagner les régionales et de favoriser le rassemblement de la gauche pour 2012, c’est de poser la question. Le fait que certaines régions soient présidées par des partenaires du PS n’est pas un tabou, et ne me choque pas. Nous devons le leur proposer. Un gouvernement de rassemblement de la gauche où ne figureraient que des ministres socialistes ne serait pas très sérieux… »
Que faites-vous des présidents de région, qui pour la plupart se représentent et à qui Martine Aubry vient de conférer « l’autonomie » pour leurs listes?
« Il n’y a pas de syndicat des présidents sortants! Ceux-ci sont tous légitimes. Mais les présidents de région ne sont pas uniquement préoccupés par leur réélection personnelle, ni totalement indifférents à la présidentielle de 2012. Si on ne s’intéresse qu’à son propre sort, cela veut dire que le PS n’existe plus. »
Et l’alliance avec le Modem, au sujet duquel Vincent Peillon, qui invite Marielle de Sarnez à l’université d’été de son courant, appelle à en finir avec l’« hypocrisie »?
« Il serait impensable de s’associer à une formation qui pourrait, selon les régions, faire l’appoint avec l’UMP ou le PS, et qui siège avec le groupe libéral au Parlement européen! Les socialistes seraient ridicules s’ils constataient que ceux qu’ils ont invité à la tribune, négocient plus tard avec l’UMP pour prendre une région à la gauche. Il faut donc que le Modem clarifie sa position. Appartient-il au camp des progressistes ou pas ?»
Quelle est votre position sur les primaires?
« Que les primaires soient ouvertes aux électeurs de gauche, c’est une bonne idée, et je la défendrai. A condition qu’il y ait un projet commun derrière. Il nous faut trancher toutes les questions sans réponse, comme le libre échange absolu, la redistribution de la richesse, la propriété dans l’économie, la planification pour domestiquer l’évolution de notre environnement… Sans projet commun clivant avec le bilan et l’idéologie de la droite, les primaires n’auraient pas de sens. »
Serez-vous candidat ?
« Non. Ce qui m’intéresse c’est de battre Sarkozy en 2012. »
Comment vivez-vous votre non réélection au Parlement européen?
« Comme un échec. Mais je ne vais pas gémir sur le sort d’un député européen non réélu. »
Pourquoi être resté porte parole du PS?
« A la demande de la première secrétaire, de nombreux dirigeants et de mes amis politiques. Ceux- ci considéraient qu’une démission aurait rajouté à la crise du PS, et favorisé une lecture que certains veulent donner à notre échec en expliquant que nous avons perdu à cause de la ligne politique de Benoit Hamon. »
Cette ligne, justement, l’assumez-vous toujours?
« Je n’ai jamais renoncé à la défendre. Et je ne crois pas, d’ailleurs, que la crise me donne tort. »
Recueilli par David Revault d’Allonnes

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